Conseil Communal : Trois questions bloquées
Avant de vous présenter la vidéo d’un Conseil Communal comme vous ne l’avez jamais vue à Rebecq (nos machines tournent à plein rendement, ce sera sans doute pour demain), nous aimerions faire un petit retour sur les événements qui ont précédé cette séance d’équilibriste schizophrène.
(avec tout le respect que nous avons pour les gens qui souffrent de cette maladie, entendons-nous bien.)
Nous aurions aimé poser trois questions lors de cette séance. Le règlement d’ordre intérieur prévoit que les questions orales d’actualité, ne riez pas, doivent préalablement être envoyées par écrit. Nous disposons d’un certain délai et, dans le cas qui nous occupe, ces délais étaient respectés. Ces questions ont été refusées du fait qu’elles ont été jugées comme « n’étant pas d’actualité » (à savoir un fait ou une situation s’étant passée ou produit entre deux conseils communaux).
Comme il ne nous a pas été permis de poser ces questions dans le temple de la démocratie locale que devrait être un Conseil communal, nous sommes réduits à les poser ici.
Non pas pour espérer une réponse et encore moins un débat sur les réseaux sociaux mais par souci de transparence.
Pas de victimisation de notre part, juste des faits et des interprétations unidirectionnelles autour d’un règlement d’ordre intérieur qui n’a même pas été validé par le nouveau Conseil (ce qui n’est certes pas obligatoire mais hautement recommandé par la jurisprudence allant même, semble-t-il, jusqu’à la Cour de Cassation. Mais nous n’en sommes, fort heureusement, pas (encore) là.)
Voici donc textuellement lesdites questions, qui resteront donc sans réponse officielle :
𝟏. Demande de permis unique Heidelberg Group (hors voirie) : avis du Collège
Comme il n’y a pas eu de débat au sein de cette assemblée sur le dossier global, nous aimerions attirer l’attention du Collège sur les éventuelles conséquences qu’engendrerait un avis favorable sur l’entièreté de la demande du permis unique.
Un tel avis :
- serait non conforme au Schéma de Développement Territorial wallon (prioritaire par rapport au plan de secteur) en matière :
- d’artificialisation (plan ZAN – zéro artificialisation nette – trajectoire 2050 et objectifs intermédiaires),
- d’étendue des activités (le Schéma cherche à maîtriser, canaliser et rationaliser l’étendue spatiale des différentes fonctions pour éviter l’étalement, préserver les ressources et favoriser un développement durable),
- d’équilibre des activités (qualifié de principe fondamental),
- de réduction des terres agricoles : analyse multicritère obligatoire avant toute extension (prise en compte du sol, de la biodiversité, de la valeur agronomique, de la connectivité écologique, etc.).
- permettra l’augmentation des îlots de chaleur et les incidences microclimatiques hasardeuses pour le village,
- n’assurera en rien la pérennité des emplois de la Carrière vu l’absence de garanties fournies par le demandeur en la matière,
- empêchera la Commune d’atteindre les objectifs CO2 dans les délais fixés tant par l’Europe, la Belgique et même la Région Wallonne,
- fera passer les intérêts de la multinationale, de ses clients et de ses actionnaires avant ceux des riverains et de l’ensemble des habitants (sommeil, santé, qualité et cadre de vie, etc.),
- mettra en péril des espèces patrimoniales ignorées de manière incompréhensible dans une étude d’incidences lacunaire voire orientée (p.ex. Hibou Grand-Duc, Crapaud Calamite),
- acceptera la destruction d’un secteur boisé multi-centenaire (Bois de Neppe) qui ne pourra jamais être compensé ni en matière de biomasse accumulée ni en stockage de CO2,
- ne serait pas conforme aux Objectifs de Développement Durable des Nations Unies transposés dans toutes les couches de notre lasagne institutionnelle.
Attendu que les différentes commissions communales ont émis un avis positif sous conditions, nous vous demandons d’inclure toutes ces conditions en cas d’avis favorable du Collège.
Au vu de ce qui précède, est-ce que le Collège est prêt à assumer, politiquement, socialement voire, s’il échet, juridiquement une décision ayant de telles conséquences, en plus de ce qui a été dit autour de l’aspect voirie du projet, sur toute la population durant plusieurs générations ?
Réponse :
𝑳𝒂 𝒒𝒖𝒆𝒔𝒕𝒊𝒐𝒏 𝒏’𝒆𝒔𝒕 𝒑𝒂𝒔 𝒅’𝒂𝒄𝒕𝒖𝒂𝒍𝒊𝒕𝒆́.
Nous ne saurons donc jamais pourquoi la majorité refuse systématiquement tout débat public au Conseil Communal concernant l’entièreté du dossier et n’accepte, quand ça l’arrange, de ne parler que du volet voirie.

𝟐. Rallye de la Haute Senne
En parcourant les PV de Collège, nous avons pu voir qu’après une surprenante pause d’un an, une demande de passage par Rebecq a été formulée par les organisateurs du Rallye de la Haute Senne.
Nos questions sont les suivantes :
- Quelle suite a été apportée par le Collège à cette demande ?
- Outre les mesures de sécurité prévues par les règlements sportifs et d’éventuelles impositions de la zone de secours, de la zone de police ou du Gouverneur, le Collège, en cas d’acceptation de la demande, envisage-t-il d’imposer et faire respecter des mesures supplémentaires de sécurité à l’organisateur ?
- En cas d’acceptation par le Collège, le parcours sera-t-il communiqué prochainement à la population ou est-ce que l’organisateur aura carte blanche quant au secret du parcours jusqu’à la dernière minute ?
- En cas d’acceptation, le Collège laissera-t-il l’épreuve traverser à nouveau la bien nommée Vallée des oiseaux ?
Réponse : idem que la précédente.
S’il est vrai que cette question n’est pas à proprement parler d’actualité, nous estimons que les habitants ont le droit de pouvoir s’organiser en fonction de l’autorisation de passage ou non.
𝟑. Calendrier des travaux
Faisant suite à plusieurs questions citoyennes, pouvez-vous communiquer à la population une estimation du début des travaux de :
- la Route industrielle
- la Place de Wisbecq
- la section rebecquoise du Pré-RAVeL Braine-le-Comte-Enghien ?
Ici, la réponse est d’un surréalisme à faire pâlir Achille Chavée lui-même :
Réponse :
𝐿𝑎 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑖𝑡𝑢𝑒 𝑢𝑛𝑒 𝑑𝑒𝑚𝑎𝑛𝑑𝑒 𝑑’𝑖𝑛𝑓𝑜𝑟𝑚𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑞𝑢𝑖 𝑝𝑒𝑢𝑡 𝑒̂𝑡𝑟𝑒 𝑖𝑛𝑡𝑟𝑜𝑑𝑢𝑖𝑡𝑒 𝑣𝑖𝑎 𝑢𝑛𝑒 𝑞𝑢𝑒𝑠𝑡𝑖𝑜𝑛 𝑒́𝑐𝑟𝑖𝑡𝑒 𝑎𝑢 𝑐𝑜𝑙𝑙𝑒̀𝑔𝑒 𝑐𝑜𝑚𝑚𝑢𝑛𝑎𝑙.
Nous sommes surpris qu’une majorité qui prône la transparence préfère répondre par mail à un conseiller, qui devra ensuite se charger de publier la réponse sur les réseaux sociaux (haut lieu de la démocratie participative s’il en est) ou par n’importe quel autre moyen qu’il jugera efficace.
Surtout quand nous relayons une question d’un citoyen qui, lui-même, n’avait pas obtenu de la Commune une réponse à la question qu’il avait envoyée.
Bref, tout ça pour dire que pour faire de la politique Autrement, il faut un minimum de bonne volonté de la part de ceux en face de nous qui, de toute évidence, ne veulent surtout pas faire de la politique autrement.
Pourquoi ?
L’avenir nous le dira peut-être.
Vouloir rester une force de proposition alors qu’on est relégués dans un rôle d’opposition digne de la politique politicienne d’un autre temps n’est vraiment pas simple, mais on s’accroche.
Noméo !