Et si on continuait de relever le défi climatique même pendant la semaine de la mobilité ? Allez, ça roule ! On vous propose un défi innovant : pour sauver la planète, on continue de rouler en voiture ! Vous avez 10 petites minutes devant vous et envie d’en savoir plus ? C’est par ici, on vous explique tout !
AVERTISSEMENT : Cet article est rédigé par une intelligence 100% humaine. Vous risquez d’y trouver un contenu pertinent !

Et si, pour sauver la planète, on continuait de rouler en voiture ?
Depuis que l’on a commencé à publier des articles sur Rebecq-Autrement, les valeurs de notre Manifeste ont dû vous apparaître clairement : le social, la transparence administrative et la participation citoyenne sont des valeurs fortes de notre mouvement et relayées par ces petites brèves qu’on a le plaisir de vous partager. Mais il faut reconnaître que ces valeurs sont plutôt fédératrices et qu’on ne prend pas beaucoup de risques en exposant nos opinions autour de ces sujets. C’est moins le cas de la défense de l’environnement et de la lutte contre le dérèglement climatique. C’est pour ça qu’en cette semaine de la mobilité, on va parler voiture… mais pas que.
Il ne vous aura pas échappé que lorsque l’on analyse la mobilité sous l’angle de l’écologie, la voiture en prend toujours pour son grade. Les titres accrocheurs de médias nous le rappellent :
- “L’Europe annonce la fin des voitures thermiques !”,
- “La voiture électrique est-elle vraiment écologique ?”,
- “Les SUV au coeur du problème”,
- etc…
En tant qu’automobiliste, difficile de ne pas se sentir “visé” à un moment ou l’autre. Cette semaine, accrochez votre ceinture, on va vous proposer d’être écolo en continuant de rouler en voiture… si ça c’est pas du compromis !
Bon, avant d’entrer dans le vif du sujet, et pour ceux qui ont raté les infos (et quelques COP) de ces vingt dernières années, voici un bref rappel sur les raisons pour lesquelles on dénonce toujours l’automobile quand il s’agit de parler du dérèglement climatique. D’une part, il faut savoir que la part modale de l’automobile s’évalue entre les 75% et 87% en Wallonie. D’autre part, le transport routier est responsable de 24% des émissions de gaz à effet de serre de Belgique. On est donc bien sur un sujet conséquent. Mais finalement, le problème de la voiture ne s’arrête pas au CO2 émis. La voiture pose aussi des problèmes de limites planétaires (p.ex : avec un grand besoin en matières premières), la voiture émet également des particules fines PM2.5 (entre autre) pour lesquelles elle porte +/-10 % de la responsabilité sur 250 000 décès en Europe chaque année. Et finalement, même si cette question n’est pas environnementale, la voiture pose aussi des problèmes d’espérance de vie au travers de la sécurité routière : toujours plus large, toujours plus puissante et toujours plus haute, plus lourde. La dangerosité des voitures pour les autres usagers de la route est un élément incontournable du débat sur la mobilité

Attendez ! Ne partez pas ! c’était juste un bref rappel des faits… Ici, on veut justement s’intéresser aux points de vue de tout le monde et donc c’est important de comprendre pourquoi autant de monde continue à ’utiliser la voiture alors même qu’il y a autant de scientifiques qui démontrent les problèmes de la voiture pour notre environnement. On ne cherchait pas à enfoncer le clou ( ou alors juste un tout petit peu 😉)

Voilàààà super ! Exactement le genre d’interaction que l’on cherche à avoir chez Rebecq-Autrement. Et on comprend tout à fait ces sentiments d’insécurité, d’infrastructure manquantes, de transports en communs inefficaces et de planning compliqués ! Mais donc, pour aborder ce genre de problème de la bonne façon, passons en revue 5 étapes importantes.
- Identifier factuellement le problème : ça c’est fait par le GIEC : c’est le dérèglement climatique et dans chaque pays, on peut voir l’impact des différents secteurs sur ce dernier
- Accepter notre part de responsabilité : c’est le point le plus complexe car il existe des études en neurologie qui expliquent de façon très efficace les principes de la dissonance cognitive et des biais cognitifs qui en découlent. Nous proposons donc de vous partager un podcast super intéressant sur le sujet.
- Après avoir écouté ce podcast, accepter notre part de responsabilité : on est tous ensemble dans cette étape cruciale. Personne d’entre nous n’est “mauvais” ou “égoïste”. On est, au pire, et peut être, mal informé ou mal outillé. Prenons simplement le temps d’identifier pourquoi ça coince ou pourquoi ça “tiraille” en nous quand on est confronté à ce débat ?
- Identifier les solutions et surtout les blocages pour solutionner le problème : d’un point de vue structurel, c’est fait en grande partie mais il reste du boulot et ce dernier est planifié sur des décennies… or, on doit agir au plus vite et donc c’est intéressant de voir comment accélérer la transition de la part modal en minimisant les contraintes pour les citoyens. On va s’attarder sur ce point dans le paragraphe qui suit.
- Accepter de prendre part à l’action, là où c’est possible pour nous : normalement, cette étape est assez simple et elle sera formulée dans nos conclusions.
Alors après lecture des ces étapes, peut-être que vous avez des remarques à formuler et c’est super, on est preneur de tous les commentaires (en bas de page) mais on va se permettre d’en devancer quelques-uns car, en vérité, nous aussi on fait nos courses en voiture, nous aussi on va au travail en voiture sauf quand c’est à Bruxelles car là, c’est insupportable de rouler et on est encore mieux sur le quai d’une gare à écouter cette petite voix qui nous annonce “Voie une, le train IC à destination de Louvain de 6h54 est annulé, voie une !”. Tout ça pour dire qu’on comprend bien ces contraintes et que, nous aussi, quand on lit “Accepter sa part de responsabilité”, on a un peu du mal à avaler parce qu’on se dit que ce ne sont pas les quelques km que l’on parcours qui vont influencer les émissions de gaz à effet de serre de Belgique qui sont mesurées en millions de tonnes de CO2éq. Donc parler de “responsabilité”, c’est un peu fort ! Y’en a marre et on aimerait que les pouvoirs publics agissent plutôt que de nous culpabiliser !
Hum… pardon, on s’emballe ! (mais au moins ça coupe la chique aux commentaire des haters 😛)
En bref, c’est pour passer ce type de messages que Rebecq-Autrement se positionne comme un “lobby citoyen” auprès des pouvoirs publics. Mais c’est également là que Rebecq-Autrement entend se positionner comme un acteur pédagogique auprès du citoyen (ben oui, ça va dans les deux sens en fait). Et faire évoluer la mobilité pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, c’est pas uniquement arrêter de rouler en voiture et tous rouler à vélo. Personne ne souhaite ni ne planifie cela. Par contre, c’est prévoir, anticiper et accorder les usages. Alors si c’est pas possible pour nous de se passer de la voiture aujourd’hui, ce qui est intéressant c’est de faire ce travail d’analyse. Il faut consigner tous les blocages qui nous empêchent d’éviter la voiture : analyser les problèmes d’horaires du transport en commun et puis réfléchir à ce qui permettrait de les résoudre, analyser pourquoi ça ne fonctionne pas à pied, à trottinette, ou autre, et analyser si nos destinations sont essentielles ou s’il n’y a pas d’alternatives plus proches. Bref, finalement, accepter sa part de responsabilité, ça ne veut pas dire se culpabiliser ! Non, selon nous, ça veut simplement dire participer à la réflexion et comprendre que notre analyse du problème a son importance pour trouver une solution globale. Accepter ça, c’est déjà agir pour une transition de la mobilité. C’est mettre son cerveau au service de la collectivité en cessant de penser qu’on est “insignifiant”.

Et puis surtout, une fois qu’on a fait le tour de la question de façon sérieuse, une fois qu’on a vraiment analysé les horaires de bus en essayant de voir comment on pourrait faire pour que le trajet vers le bureau ne prenne pas 2h15, une fois que l’on a vraiment comparé nos horaires avec ceux de nos collègues pour voir si le covoiturage est possible et quand, enfin, on s’est rendu compte à quel point, essayer de se passer de la voiture est difficile (parce que oui, en Wallonie, ça l’est !), alors seulement, on se rendra compte que certains gestes, comme l’éco-conduite par exemple, ne sont pas si contraignants que ça ! C’est quoi ça l’éco-conduite ? L’éco-conduite c’est un moyen d’agir concrètement pour l’environnement en minimisant au maximum les accélérations et freinage… dit autrement, assouplir sa conduite. En France, une publication officielle annonce que ralentir la vitesse (surtout les accélérations) permet d’économiser jusqu’à 15% de la consommation d’essence (et c’est pas plus mal pour votre portefeuille). Mais en plus, ce n’est pas le seul avantage. Rouler moins vite, c’est inévitablement et, à minima, respecter les limitations de vitesse. C’est donc moins de risque d’avoir la mauvaise surprise d’un petit flash sur son chemin. De plus, lorsqu’on adopte l’éco-conduite, on va devoir mieux planifier ses trajets et partir un peu plus tôt pour pouvoir se “permettre” de rouler plus lentement. Cela nous permet d’avoir une expérience de conduite plus sereine puisqu’on évite ce sentiment de “pression” pour arriver à l’heure . On n’est pas énervé par ce grand distrait au feu rouge qui n’a pas démarré assez vite. On est pas non plus en colère contre cet hurluberlu qui cherche son chemin. Moins de stress ne peut pas être mauvais pour notre santé. Et puis, pour conclure, un des plus grands avantages d’une telle conduite, c’est de lever un des plus grands blocages de la transition de la mobilité. Combien de parents n’ont pas dit qu’il n’oseraient jamais laisser leur enfant aller à vélo à l’école. Combien d’adultes eux-mêmes, pourtant à quelques km de leur travail, y vont en voiture à cause du sentiment d’insécurité dans cette cohabitation avec les voitures où la nervosité est subie de façon tellement plus intense quand on est piéton ou cycliste ou tout autre usager “faible”. Les vrombissements de moteur lors d’accélération nerveuse pour atteindre un stop 20 mètres plus loin est souvent vécu comme une agression sonore… en plus de polluer inutilement. Et là, il nous semble que c’est une façon d’agir à la portée de tous les conducteurs.
Donc, non, ce n’était pas un titre putaclic, c’était plutôt un titre incomplet :
Et si, pour sauver la planète, on continuait de rouler en voiture… Autrement !
Références :
- Publication de l’institut VIAS : Part modal des km parcourus (filtré sur la Wallonie)
- Publication de la Région Wallonne : Indicateurs environnementaux : répartition modale du transport des personnes
- Rapport Cimat.be : Par des différents secteurs dans les émissions globales
- Agence Européenne de l’environnement (EEA) – Morts prématurées imputables à l’exposition aux particules fines, 2024
- Publication de l’institut VIAS : Impact des caractéristiques des véhicules dans la gravité […]
- Publication du Bison Futé : Faisons vite, ça chauffe !