Encore un commerce rebecquois voué à disparaître ?
Le dilemme de la gestion communale : entre soutien (au) local et pressions extérieures
Diriger une commune est un défi de taille, et l’autorité communale n’est pas toute-puissante, notamment en matière de relations entre locataires et propriétaires. Sans prétendre juger l’action des autorités, il est indéniable que des alternatives doivent être envisagées, les choses doivent être faites… Autrement. Avec un peu d’audace, de créativité, et de courage politique, il est encore temps de rectifier le tir
Basons nous sur un exemple concret : une initiative locale menacée
Il y a quelques années, un jeune couple a proposé un projet prometteur : ouvrir un commerce de proximité dans notre village, mettant en avant les produits locaux, le vrac, et les circuits courts. Si l’idée a suscité un enthousiasme immédiat, sa mise en œuvre n’a pas été de tout repos. Grâce au soutien des organismes d’accompagnement, des propriétaires locaux, et du monde associatif, ce rêve est devenu réalité il y a près d’un an. Ce commerce, véritable bouffée d’air frais, a enrichi notre village de produits sains et respectueux de l’environnement tout en offrant un convivial espace tea-room
La disparition progressive des distributeurs de billets
Pendant ce temps, d’autres commerces ont fermé, notamment les banques et leurs distributeurs de billets, trop de vitrines ont été transformées (avec l’aval de la Commue lorsqu’il était question de permis) en logement. Si certains voient dans la disparition du cash une fatalité, nous restons sceptiques. Les scandales financiers récents montrent que l’argent liquide est loin de disparaître. Plus sérieusement, la raréfaction des distributeurs est une question fondamentale. Il s’agit de notre argent, et rappelons-nous que c’est la communauté qui a sauvé les banques lors de leur effondrement. Les bénéfices sont privatisés, mais les pertes sont socialisées, un principe injuste mais récurrent dans notre société.
Batopin : une solution ou un problème ?
Face à la diminution des distributeurs, les quatre plus grandes banques de Belgique ont lancé « Batopin », un réseau prétendument neutre de distributeurs automatiques. Mais cet effort est-il réellement en faveur des usagers ? Nos deux commerçantes locales ont récemment découvert un avis autorisant l’installation d’une enseigne Batopin sur leur façade, indiquant par la même la fin de leur commerce à cet endroit. Cette décision, approuvée par le Collège Communal, soulève plusieurs questions.
- La pertinence de l’emplacement : Installer un Batopin à 50 mètres du seul distributeur de la commune, dans une zone déjà sujette à des incivilités de stationnement, est-il vraiment judicieux ? Une meilleure répartition géographique aurait été préférable, notamment pour desservir d’autres villages comme Bierghes ou Quenast. Le regroupement des distributeurs en un seul lieu est une aberration sociale, environnementale, et économique.
- Le soutien au commerce local : La Commune, consciente de la menace qui pèse sur nos épicières, doit-elle agir pour protéger ce commerce porteur de sens pour une partie croissante de la population ? De toute évidence, soutenir ces jeunes entrepreneuses (et d’autres) n’était toujours pas dans les priorités de l’autorité communale en fin de mandat.
Appel à l’action
Certains pourraient argumenter que ce n’est pas le rôle de la Commune de se préoccuper des initiatives privées. D’autres prétendent, face caméra, qu’une Commune ne peut pas forcer ses habitants à fréquenter tel commerce ou telle église. De là à, passivement, déconstruire le tissu commercial local il y a un pas que nous ne franchirons pas. Bien sûr qu’on ne peut pas forcer les gens, c’est une fois de plus enfoncer une porte ouverte. Mais créer les conditions favorables à l’épanouissement d’un commerce local riche et diversifié est clairement du ressort d’une Commune par l’entremise de différents mécanismes, à commencer par la délivrance ou non de permis d’urbanisme. Après tout, le commerce local est le cœur battant de notre communauté, et il mérite toute notre attention et notre soutien, individuel certes, mais aussi institutionnel.
Retrouvez nos propositions en matière d’économie locale sur notre site internet : https://www.rebecq-autrement.be/commerce/ et le 13, soutenez notre projet en mettant une petite boule rouge devant le nom de tous nos candidats.